• - A propos de paroles : réflexionzéraisons qui motivent ma désertion électorale

    Nous sommes abstentionnistes et notre nombre d'abstentionnistes motivés, engagés, croît... inexorablement. Nous sommes déjà une foule et si nous pensons aussi aux non inscrits et aux votes blancs,  la dissidence actuelle ne pourra bientôt plus être ignorée.

    Or, la légitimité de tout le système, au delà de sa seule gouvernance politique, repose sur les élections. Soyons convaincus que l'ignorance et la non prise en compte de la désertion électorale dans les résultats en %, cachent en réalité une trouille bleue de son existence et de sa croissance.

     Qui a la trouille de l'abstention ? Allez, devinez...

    Un exemple pour aider, avec ce titre de l'Express : "Abstention: "Le vrai danger pour la démocratie, c'est qu'un jour il n'y ait plus d'électeurs !". Tout l'article transpire la peur et passe en revue les initiatives envisagées et envisageables pour endiguer la lente déferlante abstentionniste. Depuis la douce séduction jusqu'à la répression la plus forte. A aucun moment de l'article, il n'est question de l'envisager comme refus d'une non démocratie réelle et des dégradations en cours. Une hypothèse qui déplait beaucoup aux grands bénéficiaires de l'ordre économique et politique et donc à ses grands partisans siégeant ou invités à l'Express.

    Il sont au fond une autre sorte d'extrémistes, puisque prêts à presque tout pour imposer leur passion pour eux-mêmes et pour le système qui les sert si bien et de mieux en mieux, au détriment de l'intérêt général et du bien commun. Les inégalités et  la pauvreté croissantes qui en résultent, les dégâts infligés à la planète et au vivant, le retour d'un fascisme new look plus "intelligent", tout cela est bien le cadet de leurs soucis. 

    Un des slogans que je propose : le vote est une bombe à retardement... trouve là son sens. Voter, c'est en effet légitimer la situation et l'Etat qui, dirigé à gauche ou à droite, institutionnalise et pérennise cette situation devenant peu à peu explosive.

    Ah j'oubliais, l'Express après avoir appartenu à Vivendi puis à Dassault.. appartient désormais au milliardaire Patrick Drahi. Grâce aux généreux crédits de multiples banques (JP Morgan, Bank of America, BNP, la Société Générale, ou encore la Deutsche Bank), il possède aussi dans son petit panier de défenseur de la démocratie électorale : L'Expansion, Studio Ciné Live, Lire, Mieux vivre votre argent, Classica, Pianiste, Libération, SFR, Virgin Mobile, le groupe BFM-TV / RMC... la liste n'est pas complète.

    Ce n'est pas un cas isolé dans le secteur des "grands" médias d'infos qui sont tous aux mains de grands groupes et de milliardaires. Or, ce sont les "grands" élu-e-s à qui les électeurs donnent entre autres la responsabilité d'assurer le pluralisme de la presse, de l'information et des idées qui y sont véhiculées. Encore un truc que les "grands" responsables élus de notre "cher" Etat, négligent. Un détail sans doute.                                                                                      A moins, qu'ils soient en gros d'accord pour construire et maintenir ce monde-là. Et que leur fonction soit de légitimer cette direction grâce aux élections.

    Ne tombons plus dans ce panneau qui fait dire à presque tout le monde : ils ne comptent pas les abstentions, donc ça ne compte pas et ça ne comptera jamais.

     

    Il est temps que nous, abstentionnistes motivés, disons, affichons nos motivations.

    Celles-ci sont variables, chacun-e mettant en avant telle ou telle critique du système actuel, tel désir d'une autre démocratie. Peu importe. Ils ne se contredisent pas. Ils se complètent plutôt, tant la démocratie représentative révèle les facettes de son imposture. Tant une démocratie qui en soit réellement une, est à inventer ensemble dans un esprit d'ouverture.

    Nous ne voulons surtout pas créer un parti, rester dans la logique du système "représentatif", en train de devenir une caricature de lui-même. Il n'y a plus besoin de créer des marionnettes pour les Guignols et de visiter Groland le pays imaginaire. On y est, Le spectacle est live, réel et continu.

    Plutôt en rire qu'en pleurnicher encore et encore. Bon nombre de "citoyens-électeurs" (on frise l'oxymore) ne peuvent encore s'empêcher de s'adonner à la tristesse de l'époque politique. "Alors qu'il y a 100.000 espèces de fleurs",   100.000 idées, créations et constructions de tous ceux et celles qui expérimentent, joyeusement assez souvent, une autre existence personnelle et relationnelle, un autre modèle social avec une démocratie horizontale et réelle, elle !

     

    L'abstention n'est pas un but, c'est une étape qui libère.

    Alors un jour prochain, créer un "mouvement" ou un truc comme ça qui nous réunirait sans nous unifier, sans nous amener peu à peu au réflexe représentatif et à une chefferie plus ou moins déguisée. On verra ensemble.

    Ce qui me branche, moi, c'est la réflexion et le cheminement vers une vraie démocratie. Le temps que cela prendra, on s'en fout un peu. Mais pour autant, on aurait tort d'en perdre trop en laissant du temps et de l'énergie à l'élection. En moyenne mathématique, il y a élection toutes les années et demi environ, ça colonise bien nos petits "territoires" individuels et le grand espace collectif.                                  

    L'acte électoral, qu'on le veuille ou non, incite à déléguer sinon à abandonner notre capacité d'humain à s'intéresser et à participer à définir les orientations pour notre société. A mes yeux, c'est se priver d'une partie de l'humanité qui est en chacun. Celle qui signifie :  penser les choix collectifs et participer à leur définition. La co-construction de notre société va de pair avec la construction de notre vie personnelle.  

    Pourquoi séparer les deux, alors que les orientations collectives influencent fortement nos vies. Alors que notre épanouissement personnel dépend des deux. On a donc tort de ne pas s'occuper.. personnellement de tout ce qui nous regarde.

    Pas trop étonnant, que cet humain, rendu infirme consentant d'une partie de lui-même et "de ce qui le regarde", se sente un jour frustré, en colère et hélas aussi F-haineux.

     

    Comme je n'ai pas peur des mots et de la chose, je nomme cette démocratie vraie qui est l'objectif de ma désertion électorale : démocratie directe, populaire.

    C'est osé, hein ? Alors qu'une majorité de personnes que je côtoie, cède bien volontiers à la perception que le peuple, devenu  "les gens",  est essentiellement con.

    Ceux qui le disent s'excluent bien sûr de la connerie de la gens humaine... pourtant générale selon eux. Beaucoup ajoutant d'ailleurs : "c'est l'humain, on n'y peut rien". Eux, ils ne sont donc pas (ou plus) des humains. Sans doute une sorte de demi-dieux, de sur-humains ou de trans-humains doués d'une conscience et d'une intelligence supérieures. Bref, une aristocratie, républicaine bien sûr, qui évite de se voir comme telle.

    C'est pourquoi, aux yeux des quelques votants (lol) qui résistent encore à l'abstention, il vaut mieux continuer à voter pour cette autre partie de l'aristocratie, celle de l'étage du dessus : individus bien nés, diplômés et cravatés qui causent bien le français. Et, il est même préférable de voter pour les plus pourris d'entre eux, plutôt  qu'arrêter de perfuser un système politique du passé, qui trépasse et qui est clairement à dépasser.

    Un système qu'il est peut-être temps de voir pour ce qu'il est depuis son invention au 18ème siècle : non représentatif et démocratiquement bidon. Une aristocratie républicaine de droit électif e en chassa alors une autre royale de droit divin...

    Derrière l'élection et la communication manipulatrice qu'elle rend nécessaire, demeurent  les privilèges, assez souvent les châteaux, la fortune et un certain mépris pour qui vous savez. Une vieille histoire.

     


    Tags Tags : , , ,