• - 19 juin - Les vrais résultats de la législative 2017

    La montée de la désertion/contestation électorale

     

    D'abord, redéfinissons-la et constatons-la simplement :

    Désertion/contestation électorale = abstentions + votes blancs ou nuls + non inscrits-es

    Ces non inscrits-es sont les super oubliés parmi les non comptés. Pas facile de trouver directement leur nombre. On le calcule en retranchant les chiffres officiels des inscrits sur les listes électorales (47,57 millions) du nombre de Français majeurs au 1er janvier de l'année de l'élection (52,13 millions) .

    Ils sont donc près de  4,6 millions non inscrits sur les listes électorales. Outre que ce sont des "citoyens"  comme les autres, ne pas les prendre en compte, cela donne des résultats qui déforment encore la réalité.

    L'évolution est claire. les chiffres parlent d'eux-mêmes. Je peux en donner le détail du calcul à qui veut.

    Forte accélération de la montée de la désertion dans la  dernière présidentielle (l'élection du souverain) et désertion record et inédite pour la législative (l'élection de sa cour) :

                        Présidentielle                      Législative

                     Pourcentage des déserteurs de 18 ans et plus

    2007           27,4%                               39,8 %

    2012           29,2 %  (+1,8 points)            49,04 % (+ 9,24 points)

    2017          40,9 % (+11,7 points)        64,6 % (+15,56 points)                                                    

    Ensuite, percevons ce phénomène d'ampleur, croissant et durable selon moi, autrement qu'en continuant à pleurnicher ou à maudire ces déserteurs. Laissons ça à ceux et celles pour qui cette forte croissance peut faire craindre le pire à leurs privilèges non ordinaires.

     

    La grande majorité d'entre nous  devrait plutôt la voir comme un bon signe des temps contre la résignation et le conformisme à la mythologie d'une démocratie volée et par ailleurs à bout de course. Une mythologie incrustée dans les têtes depuis moult générations et qui identifiait ce régime à la fois  à la vraie et à la seule démocratie possible, à la juste république et à la plus grande liberté possible.

    La présidentielle est l'élection nationale traditionnellement la plus mise en spectacle et la moins désertée. Elle est la moins démocratique puisqu'il s'agit de donner à un souverain un pouvoir exorbitant. Elle nécessite donc une médiatisation très renforcée et sans doute la mobilisation de moyens de plus en plus importants.

     

    Pour autant, le conditionnement s'effrite. Le spectacle fait de moins en moins recette, tant il révèle sa supercherie.

    Alors que nous aimons nous sentir entourés d'une masse de congénères consommateurs crétins,  il semble que ceux-ci nous ressemblent plus que ce que l'on croit ou que ce que l'on nous incite à croire. Vive la désertion et les déserteurs prêts à penser l'après désertion et une démocratie vraie, populaire comme nous.